Guerre sainte

Pour les musulmans: la guerre sainte, ou jihâd, est un devoir communautaire, une obligation légale dont les croyants doivent s'acquitter selon les préceptes suivants consignés dans le Coran: "Qu'il soit aisé ou difficile pour vous de combattre partez en campagne! Engagez dans la lutte pour la cause de Dieu, vos biens et vos personnes!" (S9,41), car "si vous ne partez pas en campagne, Dieu vous infligera un châtiment douloureux" (S9,39). Il s'agit bel et bien de partir en campagne militaire combattre "ceux qui ne croient pas en Dieu, ni au jour du jugement dernier et ne s'interdisent pas ce que Dieu et son envoyé ont prohibé. Combattez également ceux parmi les gens du Livre, qui ne professent pas la religion de la vérité, à moins qu'ils ne versent la capitation directement et en toute humilité" (Sourate de l'Epée, 9,39). Voir article Dhimmi.

Pour les chrétiens: la croisade fut une forme de guerre sainte. Prêchée sur la base du sentiment religieux, elle conduisit sous les armes de nombreux chrétiens pour mener de lointaines campagnes militaires. Cependant, à la différence du jihâd, dont le but est de convertir les infidèles à l'Islam, la croisade n'avait pour motif, à priori, que de délivrer les territoires anciennement chrétiens, tombés, précisément, entre les mains des musulmans au terme de leurs saintes campagnes militaires. Il s'agissait, entre autres, de libérer le tombeau du Christ, puisque Jérusalem était devenu une ville islamique lors de la conquête de la Palestine au VII° siècle.

Si les croisades furent un temps prêchées par l'Eglise, il faut reconnaître que cette forme d'action au service de la foi n'est guère plus envisagée, et même semble définitivement condamnée.

Commentaire: l'Islam ne rejette pas totalement l'usage de la violence. En effet, pour convertir, le recours à la lutte armée ne peut être absolument écarté, le devoir de jihâd figurant en toutes lettres dans le texte du Coran. L'Eglise, pour sa part, enseigne que "la réponse de la foi donnée par l'homme à Dieu doit être volontaire; en conséquence, personne ne doit être contraint à embrasser la foi malgré soi. Par sa nature même, en effet, l'acte de foi a un caractère volontaire" (Dignitatis Humanae). Telle est la position de l'Eglise sur la question de l'adhésion à la foi. Telle n'est pas la position de l'Islam. Et l'explication en est simplement la différence de conception de la foi et du libre arbitre dans l'une et l'autre religion. Voir articles Foi et Qadar.