Dhimmi

Pour les musulmans: statut légal des populations chrétiennes et juives en terre d'Islam. Dès le VII° siècle, lors de ses premières conquêtes militaires, l'Islam est entré en possession de nombreux territoires peuplés par des populations chrétiennes. Ces populations ont été soumises au dhimmi, c'est-à-dire à une imposition spéciale (le jizya et le kharâj) leur garantissant par ailleurs qu'elles auraient la vie sauve, que leurs biens seraient préservés et qu'une relative liberté de culte leur serait accordée. Toutefois, le dhimmi est conçu comme un statut accordé à titre provisoire, les personnes concernées étant invitées à se convertir dans les meilleurs délais. Ce qui manque rarement d'être le cas! Aussitôt une personne concernée par le statut de dhimmi se convertit-elle à l'Islam, qu'elle accède à la pleine citoyenneté, cesse de payer l'impôt discriminatoire, et même touche une prime récompensant son adhésion à la communauté des croyants.

Commentaire: cette tolérance accordée aux "Gens du Livre" (chrétiens et juifs) a permis aux musulmans de gérer efficacement leurs conquêtes. Au VII° siècle, lorsque commence l'expansion islamique, "la tolérance religieuse est imposée par une nécessité d'ordre économique. Les musulmans sont des conquérants et des militaires, pas des administrateurs, ni des artisans ou des paysans. De plus, il leur faut financer l'armée qui poursuit ses conquêtes. Les dhimmis, soumis et protégés, travaillent et financent les opérations militaires" (Le Coz, Ecrits sur l'Islam). Ainsi se poursuivirent les conquêtes de l'Islam grâce à la collaboration des chrétiens ayant accepté le statut de dhimmi.

Le dhimmi est aujourd'hui encore, dans la plupart des pays musulmans, l'unique statut légal des populations juives et chrétiennes.