D-codage

 

Dakktron, Duilin et Pipo avaient quitté la Tour du Feu des Premiers Nés. Ils avançaient maintenant vers l'ouest. Ils remontaient, tout en conversant, l'alignement des huit monticules qui indiquaient le chemin à suivre pour rejoindre la route secrète du gravonia suptidor: cette fameuse route qui traversait la forêt de Pimprenelle.

- J'ai bien tenté tout ce qui était possible pour remettre en état le système du plateau de la tour, expliqua Pipo, mais en vain; l'incendie a vraiment fait trop de dégâts...

- On sait bien, Pipo, tout le mal que tu t'es donné pour essayer de réparer l'irréparable, l'excusa Dakktron. Tu n'y pouvais plus rien faire.

- Heureusement qu'ils n'ont pas eu besoin de notre aide pour vaincre, reconnut, soulagé, le petit jeune homme.

- Par les dissonances harmoniques de Kianfarh, quelle bataille avons-nous vu se jouer sous nos yeux! Sacré Mordril, quel mordant il a, et quelle ténacité au combat! La bataille du Pont de l'Impénitence restera gravée dans toutes les mémoires. Quel héroïque exploit!

- Je n'oublie pas non plus, rappela Pipo, la bataille devant Kalinda, que j'ai très bien suivi également dans le tube à oeil que Duilin m'avait réservé. Comment, déjà, s'appelle la grosse butte, dans la plaine où notre cavalerie a vaincu les Féodaux?

- La colline en question est connue sous le nom de Shamrock Hill, lui répondit Duilin.

- Oui, c'est ça: Shamrock Hill, répéta Pipo. C'est un drôle de nom, mais je n'arrive jamais à m'en rappeler. Pourtant vous me le répétez souvent. Il faut que je le retienne enfin: Shamrock Hill; c'est ça, je le tiens cette fois: Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill...

- Bon, ça va! Tu ne vas pas seriner ces deux mots tout au long de la route, s'énerva Dakktron. Comme ça peut être stupide de toujours répéter la même chose! Quel agacement, à la fin! Tu vas t'arrêter, triple buse?!

- Shamrock Hill, Shamrock Hill, insistait Pipo, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill...

- Mais il va se taire, le cloporte! Duilin, dites-le lui que sa petite musique nous brise les oreilles.

- Ce n'est pas grave, répondit nonchalamment l'Immortel. Rien n’est grave. Ca m'est complètement égal. Du reste tout m'est égal, maintenant...

- Je vous trouve bien philosophe, tout à coup, constata Dakktron avec surprise. C'est le genre de fantaisie qui vous énerve, d'habitude. Que vous arrive-t-il?

- Un profond dégoût, qui me rend indifférent à votre présent, m'interroge ailleurs...

- C'est énigmatique et pathétique. Vous avez dû manger une mauvaise herbe indigeste, voilà tout. Chacun sait que les aigreurs d'estomac influent ponctuellement sur le caractère.

- Si vous le dites, se déroba l'Immortel...

- Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill...

- Mais par quel prodige a-t-il encore assez de salive pour produire cette insupportable rengaine? Il va falloir que j'opère un tarissement magique de ses glandes salivaires. Quelle est la formule, déjà....

- Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill...

- Ca y est, j'y suis: je vais lui assécher la gorge comme après une longue traversée de désert. Tiens, prends-ça dans les dents, perroquet des îles:

"Pash Tor, Esh Gal

Ortol Okrol

Bleg Blat

Ieck!"

Soudain, Pipo fut frappé de silence; sa gorge sèche le brûla. Il eut tout a coup très soif, et s'en plaignit avec insistance:

- J'ai soif! j'ai soif! j'ai soif! j'ai soif! j'ai soif! j'ai soif! j'ai soif! j'ai soif! j'ai soif! j'ai soif! j'ai soif! j'ai soif! j'ai soif! j'ai soif! j'ai soif! j'ai soif! j'ai soif! j'ai soif! j'ai soif! j'ai soif! j'ai soif! j'ai soif...

- Par les cornes de Daccrott, c'est une malédiction!

- Donnez-lui à boire, intervint l'Immortel; en buvant, il ne parlera pas.

Dakktron, Duilin et Pipo traversèrent sans encombre la forêt de Pimprenelle par le chemin des fougères. Ils gagnèrent ensuite le Pavé, remontant au nord vers Kalinda, où ils espéraient trouver le Gardien des Marches du Nord.

Parvenus à la barbacane sud de la forteresse de Kalinda, les trois compagnons furent arrêtés à la porte par les gardes de faction:

- Halte! Qui va là?

- Nous sommes amis, déclara le magicien. Faites prévenir de notre arrivé le Gardien des Marches du Nord. Il nous attend très certainement.

- Qui dois-je annoncer?

- Ah, oui, suis-je bête, j'allais oublier de nous présenter: voici maître Duilin, et Pipo qui nous accompagne, et qui a beaucoup de choses très intéressantes à dire, n'est-ce pas?

- Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill...

- Comme vous pouvez le constater, le jeune homme connaît très bien son histoire. Quant à moi, je suis Dakktron le Fantasque. Ne vous fiez pas aux apparences, le Gardien des Marches du Nord sera très heureux de nous revoir.

- Bon, dit le garde, je vais le faire prévenir de votre venue. Veuillez attendre...

On alla donc expliquer au Gardien des Marches du Nord que trois curieux visiteurs, qui prétendaient le connaître, désiraient le voir. Ce fut avec surprise que les gardes s'entendirent expliquer que les trois voyageurs étaient attendus par le seigneur du lieu en personne. On les conduisit aussitôt au donjon de la citadelle, où le Gardien des Marches du Nord avait ses quartiers.

Dakktron, Duilin et Pipo traversèrent les rues sombres et recroquevillées de Kalinda, passant plusieurs poternes, pour finalement déboucher dans la cour de la citadelle du donjon.

Les remparts ceinturaient de leur masse lugubre l'espace réduit de cette petite cour intérieure. Il pleuvait maintenant. Le pavé mouillé brillait. Seule la surface d'un trou, au milieu de la cour baignée d'ombre, apparaissait noire. Les trois compagnons firent bien attention de ne pas y mettre les pieds.

- Quelle invraisemblance, s'exclama Dakktron, que de laisser un trou béant en plein milieu d'un lieu de passage! Ils veulent y voir tomber les visiteurs; ce doit être la mauvaise blague qui fait toujours bien rire le corps de garde. Quel humour désastreux!

- Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill...

- Ca suffit, maintenant, Pipo! Si tu continues encore une fois, je te jette dans le trou ci-devant! C'est compris?!

- Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill, Shamrock Hill...

- Mais je vais le tuer, l'animal!!!

Dakktron venait d'attraper Pipo par le col, lorsqu'une aura lumineuse vint virevolter au dessus de l'espace reclus de la cour où ils se trouvaient. Le bracelet de Duilin se mit aussitôt à briller intensément. Un papillon aux ailes d'or descendit tout près des trois compagnons, qui regardèrent, stupéfaits, le lépidoptère venir les narguer encore. Pipo, un grand sourire illuminant son beau visage bien rond, identifia avec joie le bel insecte qui papillotait autour d'eux:

- C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron...

- Saloperie de lépidoptère, s'emporta le magicien, en brandissant son long bâton arcanique. Attends un peu, tu vas voir! Je ne vais pas te rater cette fois-ci...

- Non! le bouscula Duilin, dont le bracelet étincela de plus belle. Je le veux vivant!

La décharge rougeoyante du bâton frappa à côté. L'immortel avait déséquilibré juste à temps le magicien colérique. Le feu arcanique invoqué alla heurter une fenêtre du donjon, dont les carreaux de verre explosèrent littéralement sous le choc!

- C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron...

L'Immortel et le magicien étaient aux prises, et les mains crispées sur le bâton, ils tentaient mutuellement de se l'arracher:

- Lâchez mon bâton immédiatement! hurla Dakktron.

- Non! je ne veux pas que le papillon explose par votre faute. Il est à moi!!! cria Duilin d'une voix hystérique.

- Par les cinq cornes du Croton Visqueux de Tarquesh, vous avez perdu la boule, ou quoi? Rendez-moi mon bâton, nom d'un pet de tortue de mer!

- C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron...

Plusieurs nouvelles salves jaillirent de la manipulation maladroite du bâton disputé: une flambée verte fluorescente explosa contre un rempart; une bleu indigo ricocha entre deux créneaux et quitta l'enceinte en sifflant; une orangé fusa à la verticale et retomba en scories au-dessus de leurs têtes. Pipo jubilait et trépignait d'excitation:

- C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron...

Finalement, le papillon d'or plongea dans le trou béant ouvert au milieu de la cour. Le Grand Oméron venait de disparaître dans la nuit du puits...

Dakktron et Duilin observèrent la chose avec contrariété et, cessant leur pugilat, ils jetèrent un regard inquiet dans le trou circulaire...

De la fenêtre éventrée, un homme les apostropha soudain:

- Dites-donc, quel est ce bazar? C'est la fin du monde, ou quoi?

L'homme, qui exprimait ainsi son mécontentement, n'était autre que le Gardien des Marches du Nord.

- Ah, c'est vous, Bergald, le reconnut tout à coup Duilin. Il n'y a rien de grave, ne vous en faites pas. J'aimerais toutefois savoir où donne se trou?

- C'est le cul de basse fosse, répondit sèchement le Gardien des Marches du Nord, et si vous ne vous calmez pas, je vous y colle!

- Avec plaisir, accepta l'Immortel, trop heureux de pouvoir y capturer le papillon. Et n'oubliez pas de recouvrir l'accès du trou, je ne voudrais pas y descendre pour rien.

- Dites-moi, Dakktron, interrogea Bergald, votre ami a-t-il encore toute sa tête?

- Monseigneur, répondit le magicien, je crains qu'il faille déplorer le pire, dans son cas. Il a dû prendre un coup de massue Tlogaïenne sur le coin de la figure durant son enfance, et le choc vient seulement de révéler ses terribles effets! C’est un désastre...

- C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron. C'est le Grand Oméron...

- Pipo aussi a l'air d'avoir subi un rude choc, se plaignit également Bergald. Que vous est-il donc arrivé?

- C'est une drôle d'histoire de papillon, votre seigneurie. Le mieux serait que vous descendiez pour vous rendre compte par vous même de la chose en cause.

- C'est bon, je descends.

Pendant ce temps, Duilin avait accroché une corde à une colonne. Puis, il en jeta l'autre extrémité dans le puits et se mit à le descendre. Son bracelet illuminait le goulot de la cheminée du cul de basse fosse. Au fond, trois silhouettes s'agitaient à grands cris dans la lumière scintillante du Grand Oméron.

Ce fut avec stupéfaction que Duilin rencontra, parvenu dans la chambre de la prison, trois Immortels de sa connaissance:

- Et bien, ça alors! Je ne rêve pas. C'est bien vous: Lindëlos, Daril et Wooddrow.

- Duilin, quelle bonne surprise! s'écria Daril. J'ose seulement espérer qu'ils ne vous ont pas condamnés de la même sorte que nous?

- Non, non. Je suis venu chercher le Grand Oméron; si vous pouviez m'aider à l'attraper.

- Je ne savais pas, dit Lindëlos, que vous faisiez partie de l'expédition montée pour retrouver le papillon de notre si douce Anissia?

- Si, affirma Duilin, je suis partie prenante dans l'entreprise. Ca y est, je tiens le Grand Oméron!

L'insecte battait des ailes entre ses mains avides. Lindëlos, Daril et Wooddrow s'inquiétèrent aussitôt de savoir si le papillon ne risquait pas d'être endommagé. Duilin les rassura. Il leur mentit sur ses réelles intentions concernant le Grand Oméron et la satisfaction de la Princesse Anissia:

- Ne vous en faites pas, je vais ramener le papillon aux Vallons Enchantés et le remettre à notre très chère princesse qui le pleure tant. Eh, là haut, envoyez-moi une cage ou une boîte.

- Que se passe-t-il? demanda Bergald qui était maintenant penché au-dessus du cul de basse fosse.

- Tout va bien, j'ai récupéré le papillon sacré de mon peuple, qui s'était réfugié dans le puits. Il me faut encore une cage ou une boîte pour l'y enfermer, afin qu'il ne s’échappe plus.

- Votre affaire est curieuse, mais je vais vous faire parvenir ce que vous réclamez.

- Au fait, intervint Daril auprès de Duilin, vous pourriez également, puisqu'il ne semble rien pouvoir vous refuser, lui demander de nous délivrer tant que l'on y est.

Un quart d'heure plus tard, Duilin, Daril, Wooddrow, Lindëlos et le Grand Oméron étaient extirpés du cul de basse fosse.

L'explication que les trois Immortels donnèrent au Gardien des Marches du Nord au sujet de leur arrestation arbitraire fut laborieuse; mais enfin, Bergald reconnut leur innocence et accepta de les rendre à la liberté.

Quant à Duilin, Dakktron et Pipo, ils retrouvèrent ensuite le Gardien dans une des salles du donjon de la citadelle. Pour les trois compagnons, il ne faisait guère de doute que leur mission était restée dans l'ombre de la défaillance du système de la tour.

- Cher Bergald, débuta Dakktron avec courage, il faut bien avouer que nous ne sommes pas parvenus à vous communiquer grand chose depuis la tour...

- Le message que j'ai reçu, reprit le Gardien des Marches du Nord, était assez explicite, pourtant. J'ai seulement regretté de ne point en recevoir d'autre par la suite.

- Vous avez donc reçu de nous un message? interrogea, très surpris, Duilin.

- Oui, et je puis même vous dire qu'Hairbald n'était plus alors avec vous.

- Et bien, ça alors! en resta bouche-bée l'Immortel.

- Par Kianfarh, comment le savez-vous? demanda Dakktron, réclamant une explication. A n'en point douter, vous êtes doués pour la divination.

- Non point, répliqua Bergald, je l'ai seulement déduit de votre message: vous avez commencé, me semble-t-il, par un peu de bleu léger que les astronomes ont identifié pour la lettre "P"; puis, ce fut après par du rouge que s'enflamma le ciel sous nos yeux, répétant la lettre "D". Vous êtes allés à l'économie pour signaler votre présence. C'est remarquable de concision: le "P" désigne "Pipo", et les deux "D", vous mêmes, "Dakktron" et "Duilin". Le "H" manquant, j'en ai déduit qu'Hairbald n'était pas parvenu avec vous jusqu'à la tour.

- C'est un pur miracle! s'exclama, subjugué, l'Immortel.

- Par les Dissonances Harmoniques de Kianfarh, quelle perspicacité surnaturelle!

Pipo avait écouté avec émerveillement l'explication de Bergald, et ce fut l'esprit plein d'étonnement et de perplexité sur la relativité de leur échec qu'il quitta l'audience du Gardien des Marches du Nord, suivi par Dakktron et Duilin, tout aussi songeurs que lui...