Universalisme

Pour les musulmans: l'Islam est une religion à vocation universaliste. Car aucune autre religion n'est acceptable à ses yeux et seul l'Islam donne accès au paradis: "Quiconque recherche en dehors de l'Islam, une autre religion, celle-ci ne sera pas acceptée de lui et dans l'au-delà il comptera parmi les perdants" (S2,85). Sa propagation tient alors lieu d'œuvre de salut et l'Islam n'a de terme que dans la soumission de tous les hommes à Dieu. La conquête du monde entreprise à la mort du Prophète en est la preuve. Voir article Guerre sainte.

Pour les chrétiens: le Christ lui-même a envoyé Ses disciples dans le monde entier pour propager Sa Bonne Nouvelle et faire parmi tous les hommes, par le baptême, des enfants de Dieu: "Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit" (Matthieu 28.19-20). Aujourd'hui encore, l'Eglise poursuit de par le monde cette mission que lui a confiée le Christ. "Pourquoi la mission? Parce que, à nous comme à Saint Paul, a été confiée cette grâce-là, d'annoncer aux païens, l'insondable richesse du Christ (Ephésiens 3.8). La nouveauté de la vie en lui est la Bonne Nouvelle pour l'homme de tous les temps: tous les hommes y sont appelés et destinés. Tous la recherchent effectivement, même si c'est parfois de manière confuse, et tous ont le droit de connaître la valeur de ce don et d'y accéder. L'Eglise, et en elle tout chrétien, ne peut cacher ni garder pour elle cette nouveauté et cette richesse, reçue de la bonté divine pour être communiquée à tous les hommes" (Jean-Paul II, Redemptoris missio, -1990-).

Situation conflictuelle: les deux religions, chrétienne et musulmane, sont marquées par une volonté affirmée d'universalisme. Or, leurs théologies se contredisant, leurs visions de la mission au monde se télescopent et s'opposent. Ce que l'histoire jusqu'à nos jours n'a pas manqué d'illustrer sous des formes plus ou moins violentes. Et il ne semble pas que notre époque soit davantage qu'hier susceptible d'échapper à ce contexte d'hostilité pluri-séculaire...