Fils d’Hérésiarque

Le livre les enlumineurs de cauchemars

existe en format papier

aux éditions Docteur Angélique
au format ebook

chez Hypallage Editions

 

Guillaume Apollinaire, poète de renommée universelle, avec ses recueils Alcools et Calligrammes, célèbre aussi parmi les pornographes et autres érotomanes pour ses Onze Milles Verges et pour sa familiarité avec l’œuvre du « divin Marquis », n’en demeure pas moins inconnu du grand public en ce qui concerne le drame personnel de sa filiation et les transcriptions artistiques qui s’y rattachent.

Sa naissance secrète apparaît, comme la troublante énigme du sphinx, porteuse d’une malédiction insidieuse.

Pour commencer, il faut se pencher au berceau de son identité : né le 26 août 1880 à Rome, il lui faudra attendre cinq jours avant qu’une sage femme, répondant administrativement pour l’occasion au nom de Dulcini, se décide à faire enregistrer sa naissance auprès de l’Etat civil : on le prénomme alors Gugliemo Alberto. La mère a gardé l’anonymat et ne s’est pas manifestée. Un mois plus tard, le 29 septembre, l’enfant est baptisé avec des prénoms grandiloquents en latin : Guillelmus Apollinaris Albertus. Notre futur poète possède dès lors déjà cinq prénoms mais toujours pas de nom ! Enfin, en novembre, la mère reconnaît son fils naturel sous l’œil vigilant et la plume experte d’un notaire : il reçoit, une fois de plus officiellement, une identité toute neuve: Guglielmo Alberto Wladimir Alexander Apollinaris de Kostrowitzky. Il gagne dans cette nouvelle affaire encore deux nouveaux prénoms mais surtout et très opportunément un nom. L’usage, cependant, en hommage à son grand-père maternel d’origine polonaise, modifiera la donne en attachant un prénom supplémentaire : Wilhelm. Ce prénom éclipsera bientôt tous les autres et toute l’enfance se passera sous le patronyme stabilisé et usité de Wilhelm de Kostrowitzky.

Plus tard, le poète en décidera autrement, pour devenir le célèbre et génial Guillaume Apollinaire, élevant un prénom au rang inégalé de nom. Que le prénom soit devenu nom face à l’absence criante du père qui aurait dû transmettre le sien est le signe fascinant d’un destin occulté.

Nous nous proposons ici, cher lecteur, de vous en révéler l’ironique blessure : ironie impitoyable d’un sort sacrilège et ironie vengeresse de la licence poétique face à l’injustice originelle.

Qui fut donc ce père, dont l’absence est emprunte d’une prescience incurable, dont la présence solennelle est réminiscence d’un crime perpétuel ?

Alors, avez-vous deviné, qui était ce père ?

Apollinaire l’affublera du titre d’Hérésiarque, de la défroque d’Enchanteur pourrissant. Ou l’évoquera-t-il sous les traits de Simon Mage. Autant d’appellations, autant d’interpellations ; autant de condamnations, autant de malédictions ; autant d’anathèmes, autant de thèmes d’œuvres en prose.

Nous comptons donc élucider ici le nœud fatal de la filiation secrète du poète, et ce à travers ses ouvrages de dégoût du religieux : Dans l’Hérésiarque & Cie, l’Hérésiarque serait le père, & Cie son engeance, Apollinaire…

Avez-vous saisi ?