Leipzig
(05/05/2002)

 

Le point de vue de MacDonald sur la bataille:
belle ténacité des coalisés qui tiennent le choc face aux violents assauts ordonnés par Napoléon. Je crois que vous avez gagné, en tout premier lieu, d'un point de vue stratégique. Il y a eu des rebondissements, mais dans cette configuration, l'arrivée de Constantin ne pouvait que vous donner la victoire; comme vous l'aviez prévu, et ce malgré l'impatience et l'erreur de Klenau, Oudinot n'a pu effectuer son redéploiement à temps, trop éloigné qu'il était du front principal. Votre défense derrière la Pleiss s'est bien opérée, même si, à ce que j'ai cru comprendre, le Prince Wittgenstein n'a pas toujours été à la hauteur... Il n'empêche que dès les premières heures, les pertes françaises étaient déjà trop nombreuses pour ne pas peser lourd pour la suite dans le rapport de force.
Sur le front nord, York et Sacken ont bien manoeuvré et ont connu une réelle réussite: prise de Möckern, capture de 80 canons de 12 livres, Général Bertrand fait prisonnier, 2 régiments wurtembourgeois passés à l'ennemi. Cela fait beaucoup de gloire acquise sur le champ de bataille en une après-midi! En tant que MacDonald, j'étais persuadé que nous n'avions rien à craindre de ce côté, car la ligne défensive que nous avions, Bertrand et moi, dressée entre Euztrisch et Möckern semblait infranchissable. De fait, je pense que c'est un ordre envoyé à Bertrand par l'Empereur qui aura précipité la chute du IVème Corps; en effet, Napoléon laissait entendre au Général Bertrand qu'il serait nommé Maréchal s'il parvenait à détruire Blücher. Ceci mit des idées trop offensives dans l'esprit de Bertrand, auquel j'avais pourtant assigné un rôle strictement défensif; ce devait être mon Corps, le XIème, qui se chargerait de contre-attaquer! C'est l'inverse qui s'est produit! Bertrand a quitté une formidable position défensive pour charger sans soutien les lignes de l'armée de Silésie. Le résultat vous le connaissez... Il n'a pas su m'obéir et je m'en tiens pour responsable en partie. De mon point de vue, toujours, il ne fait aucun doute que c'est une victoire coalisée, et ce pour toutes les raisons suivantes:
      1. les français n'ont plus de cavalerie!
      2. Murat est mort!
      3. pour l'infanterie, il y a une perte française pour 2 pertes coalisées, mais les pertes françaises ne sont pas remplaçables, et surtout ce sont de très bonnes troupes qui ont été perdues
      4. destruction du corps d'élite de Marmont
      5. anéantissement du Corps Polonais et capture de Poniatowski (La Pologne sort définitivement du giron français)
      6. reddition des wurtembourgeois (la confédération du Rhin est ébranlée)
      7. le lendemain à 8h, arrivée du puissant corps de Langeron qui peut s'emparer de Leipzig (débordement et encerclement possible via la rivière Parthes)
      8. MacDonald doit tout à la fois protéger les bagages de l'armée, tenir Leipzig et forcer le passage à Lindenau pour assurer une voie de retraite aux français
      9. ceci implique que Oudinot doit revenir défendre Leipzig pour l'épauler
      10. Napoléon ne peut pas poursuivre les combats contre l'armée de Bohême

Rapport de Blücher au Prince Shwartzemberg:
Je n'aurai qu'un seul mot: bravo! Même si je n' ai pas pu observer très bien la zone de WACHAU, je crois que tu as été Royal... enfin impérial. En particulier pour le déplacement de GUYLAI et l'entrée, ou plutôt le "sandwich spécial", de Constantin.
Du côté de Möckern, on a bien collaboré Sacken et moi, alors qu'en face ils ont eu, je crois, quelques difficultés de coordination avec un corps temporisateur défensif (McDonald) et un autre (Bertrand) très impétueux avec des hussards qui nous ont ouvert un espace exactement là où on cherchait une ouverture. On a perdu de la cavalerie lourde, c'est dommage, mais nous avons capturé notre premier état major! Oh joie!
Sur les conditions de victoire, je crois qu'il n'y a pas photo, les routes de retraite étant largement menacées (ma batterie lourde pouvait tirer sur les pontoniers de BERTRAND depuis derrière Möckern, ta batterie autrichienne à Lindenau, les régiments de la confédération du Rhin passaient à l'ennemi à chaque engagement, et surtout, chez vous, au sud, Napoléon quasiment encerclé, Marmont écrasé, avec seulement une retraite étroite vers Oudinot et encore je ne sais pas s'il pouvait retraiter. C'est vrai qu'Oudinot aurait bien compensé les pertes françaises mais nous avions LANGERON le lendemain à huit heures et York + Sacken en état de tenir Möckern. Plus l'entrée des suédois... Bref, cela fait du bien de voir son camps gagner...

La bataille commence...
Napoléon fait franchir la Pleiss...
Devant Connevitz: Gyulaï repousse Marmont
Les français sont passés, mais avec quelles pertes !
MacDonald déploie sa cavalerie pour faire face à Blücher
Drame: Bertrand est capturé et les Wurtembourgeois passent à l'ennemi
Arrivée en force de Constantin
La nuit tombe alors que la Garde russe triomphe
Le puissant centre français

>>> Victoire des Coalisés