Combat de La Bastide du Roi (journée du 13 juillet 1707)

- partie jouée le 05/05/2007 -

Mémoires du Colonel Desportes

                                                                                              Ville Neuve, le 14 juillet de l’an de Grasse 1707

 

Mis au repos après la prise de croix et le triste repli de notre armée, nous attendions des nouvelles de la canonnade entendue toute la journée du 13 juillet au sud, vers la Brague.


Les Impériaux sont fortement retranchés derrière la Brague...

Mon ami le Marquis …., agent du secret de son Altesse le Prince Eugêne vint me relater les derniers évènements. Il me dit que les français connaissaient de nouveaux succès et qu’une offensive depuis Grasse vers le Var était à craindre.

En effet, il me relata le retour offensif du corps Impérial sur la Brague et la malheureuse affaire de la Bastide du Roi qui s’en suivit.

Le 13, des éléments avancés saxons et autrichiens avaient pris à parti le petit corps du Marquis de Sailly dépéché sur la Brague. Peu à peu, trois Brigades autrichiennes avaient passé la rivière avec 2 régiments de cavalerie et 2 bataillons saxons. Après des insuccès et une pression sur la gauche française, Eugêne arriva sur le champ de bataille et monta une offensive combinée d’envergure de cavalerie et d’infanterie.

 


Sur l'autre rive, Autrichiens et Français face à face...

Le général Breuner, qui avait déjà chargé le matin, retenta sa chance et dirigea 4 escadrons sur la droite française. Sa mission était de couvrir le déploiement de l’infanterie impériale.

L’infanterie française pelotonnée sur 3 rangs et garnie de 20 canons, dont une batterie de 12£ sur la route, salua cavaliers à bout portant et repoussa toutes les charges qui ne réussirent à atteindre la ligne adverse, dévoilant même une batterie cachée derrière la colline qui fit un redoutable feu d’enfilade. Seul un escadron aborda Flandre mais fut repoussé à son tour.

Cette manœuvre bien que coûteuse ne fut pas inutile, car elle laissa le temps à l’infanterie d’approcher à distance de charge le centre et la droite ennemis. Les canons du Royal artillerie furent même un instant menacés, mais les artilleurs se couvrirent de gloire et repoussèrent à coup d’écouvillons nos fantassins.

Les autres bataillons chargèrent bravement mais furent ou repoussés ou faits prisonniers (un bataillon de Bagni et un Brigadier se rendirent à l’ennemi sous les yeux d’Eugêne)….


Mouvement des colonnes prussiennes vers la Bastide du Roy

Aucune vague d’infanterie ne put tenir sous les décharges et le tir précis des français : on ne passerait pas.

Furieux, Eugêne décide de repasser la rivière et abandonne la rive et la Bastide du Roi aux français.

Les Prussiens, échelonnés le long de la rivière, couvre ce repli que les français n’osent perturber, tant le rapport de force reste saisissant, 1 contre 4 en faveur des Impériaux.

10 compagnies et pelotons de cavalerie sont hors de combat, les français n’ont que des pertes légères.

Les Saxons et Autrichiens éprouvés cantonnent à l’abri des redoutes et de la rivière. Il est probable que les français vont également construire des retranchements.

 


Les français, déployés sur trois lignes garnies de pièces de 4 à 12 £, attendent le choc...

Mais déjà des éléments du Royal Artillerie quittent le champ de bataille et repartent vers Antibes.

Que va-t- il se passer au nord pour nos troupes déjà éprouvées, nous sommes inquiets…

 


...et c'est l'assaut des Impériaux!