Combat de La Bastide du Roi (après-midi du 12 juillet 1707)

- partie jouée le 17/12/2006 -

Les Français ont repoussé l'assaut des Saxons devant la Bastide du Roi. Isolé, un bataillon de la Saxe dépose les armes. Les Impériaux abandonnent en trophée un drapeau à l'ennemi. A leur tour, les français contre-attaquent : le second bataillon de Flandres, ainsi que Boissieux et Bugey chargent ! Toute la ligne d'attaque des Impériaux est repoussée...


Les Français viennent de repousser victorieusement une première vague ennemie!

Le Prince Eugène vient d'arriver sur le champ de bataille: il ne peut que blâmer les initiatives malheureuses des généraux saxons et autrichiens. Leurs attaques ont été désordonnées, et par là-même inefficaces. De nouvelles dispositions semblent s'imposer...

Monsieur de Sailly, de son côté, s'interroge toujours sur les intentions de l'ennemi : les tentatives des Impériaux lui apparaissent curieusement peu conséquentes; cependant, l'adversaire ne cesse de jeter des troupes sur l'autre rive de la Brague, indiquant une volonté offensive claire; mais alors, pourquoi ne cherche-il pas à emporter la décision par une attaque brusquée, en force, contre le centre des français le long de la route de Biot? Non, face au centre du dispositif français, les Autrichiens continuent d'aligner en nombre toujours croissant leurs bataillons mais demeurent l'arme au pied. Leurs rangs parfaitement alignés sont hors de portée des fusils français mais pas des batteries de 12 ! Les boulets de l'Artillerie Royale Française ravagent les rangs offerts en cible facile. Les Autrichiens perdent ainsi beaucoup de monde en pure perte et rétrogradent peu à peu mais tardivement pour s'esquiver aux coups...


Les batteries de 12 françaises accablent de leur feu la ligne adverse

Messieurs de Sailly et du Montet sont dubitatifs : l'attitude de l'ennemi qui supporte le feu sans charger les déroute. L'ennemi va donner au centre, cela paraît évident. Non, les Impériaux ne s'élancent pas en un violent assaut frontal mais cherchent plutôt l'infiltration...

C'est ainsi qu'un bataillon impérial débouche à droite de la Bastide du Roi pour aller engager Vexin à l'extrémité gauche du dipositif français. Les deux bataillons de Vexin et les pièces d'accompagnement de 4 ouvrent le feu contre l'intru. L'ennemi répond aussi depuis l'enceinte de la bastide. Les Impériaux parviennent à se former et chargent le 1er bat. de Verxin ! Les français reculent en désordre sous le choc. Eugène jubile et dépêche aussitôt des renforts dans l'étroit passage pour exploiter l'avantage acquis. Un second bataillon d'élite des Impériaux charge alors la batterie de 4, subit un feu terrible de bicaïens, mais emporte le morceau, massacrant de rage les artilleurs sur leurs pièces. L'aile gauche française est disloquée ! Mais c'était sans compter sur le coup d'oeil de Monsieur de Lespinois, dont les cuirassiers se sont portés là où le danger menaçait, et qui chargent dérechef les audacieux Impériaux. La charge est foudroyante ! L'ennemi est sabré ou se rend. Les cuirassiers poursuivent leur charge furieuse, dépassant caissons et pièces de 4 abandonnées, et tombant sur le flanc d'un troisième bataillon ennemi en train de se déployer sur cette aile pour faire pencher encore un peu plus le sort des armes en faveur de l'Empire. Hélas, l'abordage impromptu des cavaliers français met fin à leurs vélléités. C'est la fuite sous le choc. Fuite qui entraîne la déroute de toute la brigade engagée...


Un assaut Impérial frontal s'imposait, à l'évidence!

Autre tentative, toujours aussi futile, d'infiltration : la cavalerie autrichiennne trouve un passage entre crêtes et bois... mais les Dragons Tessé veillent et repoussent l'intru qui progressait en colonne. Un bataillon de Beauvaisis et des milices d'Antibes viennent ensuite sécuriser le passage. L'ennemi ne s'y risquera plus.

Reste le pont sur la Brague : les prussiens n'ont pas froid aux yeux, qui font chager un escadron à travers l'ouvrage enjambant la rivière. Mais de l'autre côté une batterie française en interdit de son feu le débouché. C'est un massacre! la mitraille déchiquette les rangs des cavaliers en des tirs d'enfilades meurtriers. Seule la moitié de l'escadron téméraire repassera la Brague!

Eugène est maussade : une journée de perdue. La seule honnête solution était l'assaut au centre. Elle aurait été coûteuse, certes, mais guère plus que toutes ces vaines tentatives douteuses (1200 morts, blessés ou prisonniers chez les Impériaux), et surtout eût-elle été, elle, couronnée par un réel succès. Le Prince Eugène formera-t-il en colonnes d'attaque les Autrichiens pour assaillir le lendemain le centre français? Il est à prévoir, également, que le français resserera son dispositif pour faire face à cette menace, devenue évidente, toutes les autres solutions ayant été épuisées par l'ennemi.


Masses autrichiennes demeurées inactives...

Mais enfin, Eugène doit se demander où se trouve le reste de l'armée française, car il n'a, lui faisant face, que deux brigades ! Faut-il insister ou bien sécuriser ses voies de ravitaillement susceptibles d'être menacées plus au nord? Dilème...


Les superbes drapeaux autrichiens se verront-il couverts de gloire?