Journée du 12 juillet 1707: Combat de La Bastide du Roi

- partie jouée le 01/11/2006 -

Les Français, après une journée complète de réorganisation, reprennent le 12 juillet leur mouvement. Commence alors la poursuite de l'ennemi en repli. Ce dernier n'est cependant pas loin: les Dragons de Tessé, en éclairage, affirment qu'il s'est solidement retranché derrière la Brague...

Au matin du 12 juillet, Monsieur le Marquis de Sailly avance avec 2 brigades et tout le parc d'artillerie de l'armée française à la rencontre de l'ennemi.

A sa droite, la mer, et un pont pour franchir la Brague: en défense sur l'autre rive, au moins dix bataillons prussiens! Monsieur de Sailly juge l'attaque par ce côté en suivant la route qui mène à Villeneuve excécrable: pont garni de pièce de 12 livres, bois empêchant le français de déployer ses propres canons pour contre-battre ceux de l'ennemi; et un moulin à eau tenu par l'ennemi et contrôlant de son feu l'approche de la rivière.
Bref, Monsieur de Sailly renonce à attaquer de ce côté: il détache juste une pièce de 8 et Beauvaisis (2 bataillons) pour garder sur sa rive le débouché du pont... Et, ô surprise, le commandement ennemi fait donner à travers le pont un bataillon prussien!
Tir d'enfilade de la batterie française: les rangs ennemis sur le pont sont labourés, et les téméraires assaillants font aussitôt demi-tour sur le tablier pour s'esquiver au feu meurtrier. Ils regagnent, meurtris, l'autre rive.
Bizarre pour quelqu'un censé faire de la défensive, non?


Les prussiens tentent de forcer le passage par le pont de la Brague!

Sur l'autre aile, gauche française, les Dragons de Tessé rapportent à Monsieur de Sailly que l'ennemi s'appuie sur une ferme fortifiée, La Bastide du Roi. Là, sont retranchés deux bataillons saxons. Ce verrou garde la route de Biot. L'ennemi se tient donc encore en partie sur l'autre rive. Un peu en arrière de cette position, les Impériaux ont jeté un pont de bâteaux... Ils peuvent ainsi à leur guise repasser la Brague pour venir sur la rive où se déploient les français.

Monsieur de Sailly décide de faire avancer sur son aile gauche sa cavalerie (dragons et cuirassiers) pour couvrir le mouvement du gros de son infanterie et de son artillerie. Il s'agit de se mettre rapidement en place avant que l'ennemi ne projette de repasser la Brague. Car sa position, certes défensive, demeure menaçante.

Seconde grosse surprise: un fort parti de cavalerie de ligne débouche de derrière la Bastide du Roi et des collines bordant ce lieu-dit. Sans plus attendre, l'ennemi charge les cavaliers français. Les Dragons de Tessé contre-chargent! Le combat est rude mais donne le temps à l'infanterie française qui suit de se déployer en ordre de bataille.
Etrillés, les Dragons rompent pour aller se reformer en arrière de la ligne d'infanterie; heureusement, cette dernière est prête. Monsieur de Sailly est en position pour organiser méthodiquement une attaque contre La Bastide du Roi. Il dispose pour ce faire de quatre battaillons et de deux batteries de 8 et 4 livres...

 


Les Dragons français se sacrifient pour permettre le déploiement des piétons et canons...

Mais nouvelle surprise! Le défenseur sort de ses retranchements et assaille la ligne des assaillants! la cavalerie impériale non encore engagée charge également. Un peu interloqués, les fantassins français ne retiennent pas leur feu et sont rudement abordés. Mais l'attaque ennemie manque de soutien. Les français sont en nombre et mieux commandés. De plus leurs batteries vont commencer à pouvoir donner.
Finalement, sa vague d'assaut est repoussée: mais quelle drôle de manière défensive que celle de l'ennemi. Monsieur de Sailly s'interroge: faut-il pousser plus avant ou attendre de connaître les intentions réelles de l'ennemi? ce dernier semble vouloir reprendre l'initiative de l'offensive?

Au centre-gauche, Monsieur de Sailly a eu le temps de placer en ordre impeccable le Régiment de Flandre accompagné d'une batterie de 12 livres: c'est du lourd et du dur. Qu'ils viennent les Impériaux!
Mais là aussi, l'ennemi fait avancer contre cette ligne de l'infanterie autrichienne. Cependant, il n'ose pas l'aborder, pas encore...



Deux bataillons saxons tiennent fermement la Bastide du Roy (au premier plan)


Monsieur de Sailly en déduit que tout le corps de bataille prussien est présent au grand complet ainsi qu'une partie de la réserve d'infanterie et de cavalerie autrichienne. En infériorité numérique pour espérer dans ces conditions bousculer l'adversaire et franchir la Brague, Monsieur de Sailly n'en estime pas moins sa position sur le terrain excellente. Si l'ennemi continue de l'engager il a de quoi répondre. D'autant que l'adversaire doit s'interroger lui-aussi sur les intentions de son vis-à-vis: seulement deux brigades françaises ont été engagées. Où sont les autres forces qui étaient présentes à Antibes l'avant veille? Les français vont sûrement recevoir des renforts?

Les Impériaux vont-ils poursuivre leur audacieuse contre-attaque ou temporiser en attendant de connaître l'effectif complet des français sur ce front?

Le combat de l'après-midi verra-t-il l'arrivée de renforts français?